Allô
Allô?
Bref...
Je vous raconte mon week-end.
Vendredi, en début de soirée, décidée de voir Pierre le pété, je lui téléphone.
Voici à quoi a ressemblé l'appel:
- Hello, c'est couette, tu vas bien?
- Tchô. ouais, ouais. toi?
- oui oui. Tu es à la petite-mais-néanmoins-ville-d'à-côté?
- Bah, ouais, comme d'hab.
- euh, t'as de quoi fumer?
-
Ouais, mais en fait, je sais pas si c'est une bonne idée que tu
viennes, je suis avec plein de gens et la dernière fois qu'on s'est vu,
il y avait beaucoup de people et t'as pas trop apprécié à ce que j'ai
cru voir, d'ailleurs juste après tu m'as sorti des trucs vraiment trop
cons, t'avais l'air trop destabilisée.
-
Je suis désolée pour les trucs que j'ai dit, mais si j'étais trop
destabilisée comme tu dis, c'était à cause de toi. ca n'avait rien à
voir avec le fait qu'il y avait trop de pipol. Si
t'as pas envie que je vienne fumer avec tes amis, alors dis-le moi,
trouve pas des excuses à deux balles.
-
C'est pas des excuses à deux balles, t'es vachement destabilisée quand
il y a trop de monde. C'est toi qui me dis toujours que tu supportes
pas la foule.... bon, d'accord, je t'aime bien couette mais j'avoue que
je ne tiens pas à ce que tu viennes fumer avec mes potes, et figure-toi
qu'il y a une fille qui n'aimerait pas trop te voir débarquer
maintenant.
(Je fonds en larmes)
- Tu sais, au fond, on restera amis, ca a toujours été bien comme ça.
- T'as peut-être raison mais dis-moi, maintenant que tu n'as aucun sentiment envers moi.
- C'est pas très dur à faire. Je n'ai aucun sentiment vers toi, ça te va?
(Je raccorche).
Vous
pouvez imaginer dans quel état, j'étais. Heureusement, j'ai vu 10
minutes plus tard, le poète, lo, vic et le micro-mari de vic, avec qui
j'ai passé une soirée plutôt sympe et finalement arrosée.
Aux
alentours de 10 heures, Yvan m'appelle. Il me demande : "T'as pas
oublié que demain aprème, on doit aller au ciné ensemble voir "petites
confidences à ma psy"?". Je réponds que non, j'ai pas oublié. Il
insiste : "Promets-moi de ne pas oublier, promets-le moi, promets-le
moi!". Je réponds : "Mais, j'oublierai pas, je te promets, j'ai jamais
oublié aucun de nous rendez-vous ciné, pourquoi tu me poses cette
question?" Il hésite à dire : "J'ai rêvé que tu ne venais pas à notre
rendez-vous de demain et que je ne pouvais ainsi pas te révéler ma
flamme." Moi : "...". Heureusement, il prend la très bonne initiative
de raccrocher. Je ne le rappelle pas, je ne sais même pas si je veux
aller voir un film d'amour culcul, le lendemain avec lui.
Aux
alentours de 11 heures, au César, je suis nettement plus bourrée. Un
ami du poète nous a rejoint, il s'agit de Vincent. Je le trouve plutôt
mignon.
Nous discutons ensemble un petit moment. Il est plutôt marrant.
A
un moment, je lui avoue que je suis très chatouilleuse. Evidemment,
Vincent me chatouille, ce qui permet de nous rapprocher. Il me paie une
wodka-soda et je finis par l'embrasser. Je ne me rappelle même plus
comment il embrasse. Je me rappelle juste qu'il me tient bien.
Pendant
que je suis en plein flirt avec Vincent, j'aperçois lo, qui est dans
les bras du poète. En fait, ce n'est pas la première fois qu'elle est
dans les bras du poète, mais c'est la première fois que je la vois dans
les bras du poète. Ca m'étonne. Un peu, mais pas trop.
Bref, Vic qui
a le moins bu, puisqu'elle est avec son micro-mari et que celui-ci
l'empêche de trop boire (ce qui est bien), nous prévient qu'il est
l'heure d'aller à la gare (le dernier train étant à minuit 37).
Vincent n'a pas besoin de prendre le train car il habite dans la petite-mais-néanmoins-ville-d'à-côté.
Il
m'accompagne à la gare, il m'embrasse une dernière fois (je sens que je
ne vais pas le revoir très bientôt alors je me donne un peu de peine
pour l'embrasser) et je monte dans le train avec lo, le poète, vic et
son micro-mari.
Dans le train, je tripote mon natel et je me
rends compte que j'ai appelé quelqu'un sans le vouloir car j'entends la
voix de quelqu'un qui arrive sur mon natel. Ce quelqu'un, c'est Pierre
le pété. Olalala.
"allo, allo, couette, alloooooooo!"
Je réponds.
- Oui allo, je t'ai appelé sans le vouloir, désolée.
- C'est pas grave. Passé une bonne soirée?
- Oui et toi?
- Pas trop mal. T'as fait quoi?
- J'ai rencontré quelqu'un, il est mignon, on s'est marré, embrassé.
-
Ah bon. Tu sais la miss dont je t'ai parlé tout à l'heure, elle est
vraiment grave, elle m'a proposé de coucher avec elle dans les
toilettes du bar.
- T'as pas voulu?
- Bah non. Je suis pas dégueu. Pis, je la connais à peine.
- Ahahahahhahaha. T'aurais voulu avec moi?
- Dans ton lit alors.
- Tu rigoles?
- Est-ce que j'en ai l'air.
- Je sais jamais avec toi.
- Tu finiras par le réaliser, ton fantasme.
- Pardon? Quel fantasme?
- Moi.
- Euh, t'as pas peur d'être égocentrique?
- Non. Pis, que tu l'aies, ce fantasme, ça m'arrange énormément!
- Pardon?
- Laisse tomber.
Là, le train s'est arrêté, je descends du train.
- Pierre?
- Ouaisssss?
- Je crois que tu n'es pas vraiment mon fantasme. Je crois que tu es plus qu'un fantasme.
- Mmmm. T'as trop fumé.
- Oui.
- Bonne nuit alors.
- Bonne nuit Pierre.
Après cet appel, je me suis senti étrangement légère et merveilleusement heureuse. Même s'il n'y a pas de quoi.
Le
lendemain, je suis allée voir ce film pourri avec Yvan. Il m'a dit
qu'il était désolé pour son appel tardif du jour d'avant, qu'il avait
trop bu avec des amis de son école russe. Il m'a dit qu'il fallait
pas que je prenne son appel au sérieux, qu'il avait appelé le soir même
d'autres filles à qui il avait dit la même chose qu'à moi.
Ce qu'il peut être compliqué ce garçon!
Bref,
j'ai passé un week-end pas trop mal, j'ai beaucoup pensé à Pierre le
pété, moins à Vincent (mais quand même un peu) et j'ai même pensé à
Yvan (je me suis demandé avec qui je pourrais le caser), j'ai pensé à
Lo et le poète et je me suis dit que je n'avais dans la tête que des
histoires à la hélène et les garçons.
C'est pas grave, je n'ai que ça à faire!