Pierre le Pété
Pierre le pété, je le connais.
Ca c'est sûr... mais comment?
En fait c'est aussi simple que bonjour.
Ma rencontre avec Pierre le pété, ça remonte à la 7e (à la 5e pour les Français).
Je lui ai parlé pour la première fois, la deuxième semaine après la
rentrée lorsque la prof a décidé de nous placer l'un à côté de l'autre.
Pourquoi nous mettre l'un à côté de l'autre? Tout simplement, parce
qu'il faisait trop de bruit et que moi, j'en faisais pas assez.
Après
avoir passé une heure l'un assis à côté de l'autre, Pierre le pété et
moi sommes devenus amis. Nous rigolions ensemble, nous trichions
ensemble, nous mangions ensemble et ça s'arrêtait là (bah oui, on était
des enfants quoi). Pierre le pété et moi étions amis. De vrais amis,
des amis de pré-adolescence, des amis comme ça. En fait, je dis Pierre
le pété, mais à l'époque, c'était juste Pierre, parce qu'il n'était pas
encore pété.
Pierre est devenu pété à l'âge de 14 ans, quand ses
parents ont divorcé. A partir du divroce de ses parents, Pierre le pété
est devenu beaucoup plus sensible, beaucoup plus mystérieux, beacoup
plus colérique, beaucoup plus grand: Pierre a changé. Pierre le pété
s'est fait des amis, des amis plus grands que lui, des amis que je
connaissais pas, des amis qui l'ont fait fumé, des amis qui nous ont
séparé l'un de l'autre. Pierre le pété, était devenu pété. Moi, je
n'avais pas changé, j'étais un peu triste que Pierre le pété et moi
étions beaucoup moins ensemble, mais je ne voulais pas cotoyé ses amis
alors nous nous parlions beaucoup moins.
Jusqu'au jour où... une boum a été organisée par un garçon de ma
classe. Evidemment, Pierre le pété et moi-même sommes allés à la boum.
La boum ressemblait à une boum. Il y avait des boissons gazeuses sans
alcool, des pop-corn, des bonbons, des malabars (beaucoup trop à mon
goût), des hot-dogs et il y avait des jeunes filles en mini-jupes, qui
dansaient au rythme de "tomber la chemise, tomber-la (...) tomber". Je
trouvais cette soirée jusqu'ici hypercool mais comme toutes les filles,
je trouvais qu'elle manquait cruellement de slow. Heureusement, à
21h30, le DJ a décidé de ne mettre que des slows. Avec les filles de la
classe, on a toutes dit : "Ouais!!!". Les garçons paraissaient, quant à
eux, moins enthousiames. Enfin pas tous. Parce qu'au premier slow,
Pierre le pété m'a proposé de danser avec lui. J'étais heureuse, très
heureuse. Je dansais avec lui, lui, il me descendait ses mains toujours
plus bas dans mon dos, je le laissais faire, lui aussi il devait être
heureux. On ne parlait pas, je me contentais de le toucher. Un peu.
Après
ce slow, je me sentais bizarre, alors j'ai décidé d'aller boire quelque
chose. Et là... il a surgi derrière moi. Et on a commencé à discuter.
On a décidé de s'asseoir sur une grosse pierre (la boum se passait dans
un jardin) et là, Pierre le pété a passé sa main derrière mon épaule et
il m'a souri. Nous étions collés, nous étions jeunes et un peu
amoureux.
Malheureusement, Pierre le pété avait des amis avec
lesquels il fumait, avec lesquels il passait son temps. Et moi je ne
pouvais pas faire partie de ses amis. D'abord, parce que j'étais très
timide, ensuite parce qu'il savait que je n'aimais pas tout ce qui se
rattachait au mot "fumer". Donc, malgré la soirée que nous avions
passée assis sur une pierre, nous n'étions plus de vrais amis.
L'année
suivante, nous sommes partis en voyage d'étude, à Naples. C'est donc à Naples, que Pierre m'a dit quelque chose qui je ne pourrais jamais
oublier, même si c'est pas du tout romantique : "Couette, il faut que
je te dise quelque chose, et c'est pas du tout négatif, pas du tout".
Je savais très bien ce qu'il avait à me dire, mais il ne me l'a pas dit
tout de suite, pas du tout tout de suite. En fait, on n'était même plus
dans la même classe, quand il m'a dit cette chose "pas du tout
négative".
Ca s'est passé un soir, alors que j'étais de sortie
dans ma ville. Ce soir-là, si je me souviens bien, c'était la toute
première fois que j'avais bu. A un moment de la soirée, j'ai rencontré
dans les rues de ma ville, deviner qui? Pierre le pété. Il était avec
ses amis, il était pété. Il m'a vu de loin, il s'est précipité vers moi
et il m'a sauté au cou. J'étais heureuse. Une fois de plus. J'ai donc
passé le reste de la soirée avec lui. Ca a été géant pour moi. Il m'a
dit la chose "pas du tout négative" qu'il avait à me dire.
Nous
sommes sortis ensemble pendant trois semaines (seulement???), parce que
j'ai réalisé que je ne voulais pas rester collée 24h/24 aux bras d'un
garçon qui fumait 5 pétards par jour. Depuis, nous sommes restés amis
et je l'appelle souvent le vendredi soir, quand j'en ai envie, pour
fumer un pete ensemble et ce sont des moments que j'adore, bien qu'ils
soient un peu répétitifs et qu'il ne se passe jamais rien entre nous
(C'est moi qui l'ai voulu). Mais c'est très bien comme c'est.
En
fait, il y a un problème. Le problème est très simple: je rêve de
Pierre le pété très souvent, il représente mon fantasme de toujours,
mais il ne s'approche plus jamais de moi, j'ai l'impression qu'il n'a
AUCUN DESIR envers moi. Je vous le répète, je suis très timide, je
n'ose pas faire le premier pas, je suis lâche.
Alors comment lui faire comprendre que je rêve de passer une nuit en sa compagnie?