La gare
La gare me rend heureuse et malheureuse. Je m'explique:
Vendredi soir, j'avais pour une fois, un vrai rendez-vous avec Pierre le pété.
J'avais rendez-vous à la gare de la
petite-mais-néanmoins-ville-d'à-côté, à neuf heures trente. Je suis
arrivée en retard. Pour une fois. Pas lui. Pour une fois.
Je l'ai
donc rencontré à la gare de la petite-mais-néanmoins-ville-d'à-côté, à
neuf heures quarante. Au rendez-vous, Pierre le pété n'était pas seul:
il y avait avec Loïc, la copine de Loïc, Jacques-H., un mec un peu
louche avec une fille un peu louche et Charles I. Dévanthéry avec sa
copine. Il y avait aussi Pierre le pété et moi.
Charles I. Dévanthéry a proposé que nous allions au Fish's tous
ensemble pour commencer la soirée tranquillement. Pierre le pété a
accepté, moi aussi (où n'irais-je pas en compagnie de Pierre le pété).
Au
Fish, nous avons trouvé une table. Malheureusement je n'étais pas
assise à côté de Pierre le pété, et encore plus malheureusement, P le p,
était assis à côté de la fille louche à qui il n'arrêtait pas de
causer. J'étais assise à côté de Charles I. Dévanthéry, qui était très
sympa et très drôle mais qui avait une copine assise juste à côté. En gros,
sans Charles I. Dévanthéry, je me serais bien ennuyée au Fish's.
Un peu plus tard, Charles I. Dévanthéry a demandé à Pierre le pété:
"Bon, on se casse et on va bouffer tes spaces?" "Ouais, ouais" a-t-il
répondu. Nous sommes donc partis.
L'endroit dans lequel nous
sommes allés est le "coin sympa" où nous étions déjà allés une fois
tous ensemble. Ce coin est en réalité un parc de jeux pour les enfants,
on y trouve des balançoires, un tobogan et surtout des cabanes en bois.
Dans
ce coin, Pierre le pété a sorti ses space cookies ainsi que de la weed.
J'ai préfèré commencer par manger les biscuits, lui a préfèré commencer par fumer (il avait, paraît-il, déjà mangé trop de biscuits).
La soirée a donc commencé comme ça. En mangeant, en fumant et en racontant notre enfance.
Charles
I. Dévanthéry nous a expliqué qu'il avait été très choqué alors qu'il avait 9 ans, quand il vit
pour la première fois sa mère faire l'amour... avec son amant. Durant
cette période, il avait été d'autant plus troublé qu'il avait eu sa
première érection.
Ensuite, Loïc nous a raconté combien il avait
souffert lorsque des voleurs étaient entrés chez lui et qu'ils
l'avaient enfermés dans la cave et qu'il y était resté pendant 2 heures.
Puis,
j'ai raconté mon traumatisme, le jour où j'ai appris que mon
grand-père ne m'apprendrait plus jamais à lire:je pensais que je
n'allais plus jamais apprendre à lire.
Enfin, Pierre le pété nous a
conté que quand il avait 11 ans, sa mère lui avait expliqué qu'il avait
été conçu lors d'une cuite. Il a ri.
Plein de gens lui ont dit : "t'étais prédestiné à devenir kass, mec."
La soirée a continué son cours habituel (celui de la connerie et de
la weed), jusqu'au moment où la fille un peu louche a demandé à Jacques-H
de l'accompagner à l'usine. Il l'a fait.
Une fois que la fille et
Jacques-H sont partis, Pierre le pété a sorti quelque chose du genre :
"Il veut vraiment baiser ce soir, Jacash". (n.d.r.l Jacash =
Jacques-H). Loïc a ajouté : "Bah, c'est comme toi la semaine passée, Pierre...
vous avez bien occupé les chiottes pendant 25 minutes avec Cynthia..."
Ayant entendu ça, je me suis tourné vers Pierre le pété et je l'ai
regardé d'un air assasin (voir ici pourquoi je l'ai regardé comme ça). Il m'a regardé, il a souri un peu étrangement et il a sorti son paquet de cigarettes.
J'étais
telllement choquée du fait qu'il ait pu me mentir pareillement la
semaine passée que je me suis contentée de lui piquer son briquet.
Ensuite, Charles I. Dévanthéry nous a demandé si on voulait aussi aller à l'usine et j'ai répondu que je voulais. Les autres étaient d'accord. Nous avons donc laissé nos déchets de cigarettes et de filtres dans le petit coin sympa. Nous sommes partis à l'usine.
Tout le monde marchait plus ou moins rapidement et plus ou moins
droitement, sauf moi qui n'avançais guère et qui marchait derrière
toute seule. Pierre le pété, qui était juste devant moi, s'est retourné
et m'a dit :" Mais, avanceuh!" Je n'ai pas avancé, j'ai même fait
semblant de pas l'avoir entendu. Il s'est approché de moi et nous avons
marché ensemble, à notre rythme. Il a posé son grand bras autour de mes
épaules en chantonant ... this is my right to live in freeeeedom, to
live a freeeeeee live.... olalala, je ne me sentais pas du tout freeeeeee, j'étais malheureuse (mais quand même rassurée par ce long bras autour de moi).
Nous
sommes arrivés à l'usine, là, il y avait un concert sympa. Pierre le
pété m'a demandé si je pouvais lui prêter de l'argent pour qu'il se
paie à boire, je lui ai dit non (je ne lui dis jamais non d'habitude),
il m'a demandé pourquoi, j'ai répondu que j'avais par d'argent et que
j'avais pas envie. Je lui ai dit que je voulais rentrer, que je voulais
pas rester. Il m'a juste dit : "Bonne soirée, si c'est les WC qui te
font partir, t'as tort!"
Bah oui, c'était les WC qui m'ont fait partir (ou plutôt ce qu'il a fait dans les WC).
Je
lui ai demandé s'il voulait m'accompagner à la gare, il a beaucoup
hésité et il m'a demandé "si je le fais, tu me prêtes de l'argent."
J'ai été faible, j'ai accepté. Olalala.
En
fait, le fait d'être faible a quand même ses bons côtés: une fois
arrivés à la gare, Pierre le pété m'a EMBRASSE!!! Très rapidement...
Malheureusement il a parlé juste après pour dire "Comme ça, tu pourras
pas dire que tu as passé une mauvaise soirée."
Je peux pas vous
dire à quel point, j'ai été malheureuse qu'il ait ajouté cette phrase
après m'avoir embrassé, je peux pas vous dire. Je suis malheureuse et
heureuse. Pour la première fois depuis longtemps, je n'ai pas imaginé
quelqu'un d'autre m'embrasser pendant qu'on m'embrassait, puisque
j'imagine toujours Pierre le pété en train de m'embrasser quand on
m'embrasse. Sauf que là, Pierre le pété m'a vraiment embrassé, je n'ai
pas dû imaginer. (Tout cela est incompréhensbile pour vous, mes amis,
mais pour moi, c'est très clair.)
Samedi, j'ai envoyé un sms à Pierre le pété pour lui faire savoir que "effectivement j'ai passe une bonne soiree".
Samedi soir, j'ai lo et le poète avec qui j'ai été boire un cappucino au macdo après quoi nous avons bu un coca au César
et où j'ai vu vieux pervers qui parlait avec son ami queue de cheval de
la facilité avec laquelle il avait piné sa vulve (ou de quelque chose
de dégueu dans le genre). J'ai été choquée une fois de plus.
Une soirée sympa à parler de la pollution et de revenge of Gaïa (un livre sur la mort de la civilisation et de la terre).
Aujourd'ui, j'ai reçu un mail de Patrick (qui me fait savoir qu'il rentrera le 27 juillet en Suisse et patati et patata) et un sms de Pierre le pété:
"Ouais, oui j'imagine, j'ai tout fait pour ca"
Quel débile, comment puis-je être amoureuse de ça.